Centre de recherche et d’enseignement
des géosciences de l’environnement
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des géosciences de l’environnement

Chargé d'ingénierie en géométrique et topographie au CEREGE depuis février 2025

Mon parcours m’a conduit du métier de géomètre-topographe à celui de spécialiste en traitement de données spatiales, avec un passage par la santé publique et les systèmes d’information géographique (SIG) territoriaux. Aujourd’hui, je travaille sur la plateforme SiGÉO, à l’interface entre les campagnes de terrain, l’acquisition 3D et le traitement de données pour les équipes de recherche du laboratoire.

De la topographie à la géométrique

J’ai commencé par un bac pro puis un BTS en géomètre-topographe. Ce que j’aimais, c’était le terrain, le travail précis, les mesures concrètes. Mais assez vite, j’ai eu envie de comprendre ce qu’on pouvait faire d’autre avec ces données. C’est ce qui m’a amené à faire une licence professionnelle en géomatique à La Rochelle. J’y ai découvert l’imagerie satellite, SIG, le développement open source, la manipulation de bases de données géospatiales… C’était un univers complètement nouveau. J’ai vu que la donnée pouvait être utilisée autrement, dans des contextes beaucoup plus larges, comme la recherche ou l’aide à la décision.

C’est pendant cette formation que j’ai commencé à m’intéresser au lien entre géomatique et santé publique. J’avais postulé pour un stage à l’IRD, qui n’a finalement pas pu se faire, mais le contact est resté. Quelques mois plus tard, on m’a recontacté pour une mission de six mois… qui s’est transformée en trois ans de collaboration.

Trois ans à l’IRD : imagerie satellite et santé publique

À l’IRD, j’ai travaillé au sein de l’UMR ESPACE-DEV dans une équipe de Géographie de la Santé (GeoHealth) basé à l’Institut Pasteur du Cambodge à Phnom Penh, sur des projets liant environnement et épidémiologie, notamment au Cambodge. L’idée était de produire des indicateurs à partir d’images satellite (Sentinel-2 principalement), pour alimenter des modèles d’analyse du risque de transmission de maladies comme le paludisme. J’utilisais de nombreux indices multispectraux , des données de pluviométrie ou de température, et je les mettais en forme pour que les chercheurs puissent les intégrer dans leurs modèles statistiques.

Je ne faisais pas l’analyse épidémiologique en tant que telle, mais je jouais un rôle important dans le traitement et la structuration des données. Mon objectif, c’était de rendre ces données accessibles, cohérentes et réutilisables. Par exemple, je mettais en place des outils de visualisation ou de téléchargement simplifiés, pour que les chercheurs puissent facilement travailler dessus, sans avoir besoin de maîtriser toute la chaîne technique.

Par ailleurs j’ai eu la chance de participer au lancement d’un laboratoire d’expertise en Télédétection à l’Institut de Technologie du Cambodge à Phnom Penh où j’ai initialisé la partie technique avec plusieurs de mes collègues de l’ITC et d’ESPACE-DEV.

Une expérience territoriale, puis le retour à la recherche

Après l’IRD, j’ai travaillé un an à la ville de Strasbourg, dans un grand service de géomatique. C’était formateur : l’équipe était importante (plus de 30 personnes), et les données très fines. J’ai appris à travailler sur des systèmes bien rodés, avec un vrai souci de qualité, notamment pour les plans topographiques. Mais il me manquait l’interdisciplinarité. J’avais envie de revenir dans un environnement de recherche, avec des projets plus variés, plus exploratoires. C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’offre du CEREGE.

Le laboratoire cherchait quelqu’un pour renforcer sa plateforme SIGéo. Le poste m’intéressait parce qu’il réunissait plusieurs de mes compétences : le terrain, le traitement de données, le développement, le lien avec les chercheurs.

Mon poste aujourd’hui au CEREGE

Je suis arrivé au CEREGE il y a quelques mois. Je travaille au sein de la plateforme SiGÉO, qui regroupe les activités de géomatique, de topographie, de photogrammétrie et de modélisation 3D. Je suis sollicité par différentes équipes, sur des projets qui vont de la cartographie de terrain à la production de modèles numériques complexes.

Je participe aux campagnes, au positionnement, à l’organisation des prises de vue, au traitement des images et au post-traitement et bientôt à l’acquisition par drone suite à ma formation de télépilote effectuée cet été. J’utilise souvent Metashape pour la photogrammétrie, QGIS pour la cartographie, et différents scripts Python ou R pour le traitement des données. Je travaille aussi sur l’archivage, le tri, et la mise en forme et du partage des données produites. Le but, c’est qu’elles soient exploitables facilement par les chercheurs.

Structurer, documenter, transmettre

Ce que j’apporte, au-delà des outils, c’est une méthode. Je mets beaucoup d’attention à la structuration des métadonnées : qui a produit la donnée, quand, avec quels outils, dans quelles conditions. C’est essentiel pour que les données soient réutilisables à moyen ou long terme. J’essaie aussi de penser les outils en fonction des utilisateurs finaux : pas seulement les chercheurs, mais aussi les étudiants ou les partenaires extérieurs.

On travaille aussi sur des projets de visualisation immersive, en réalité virtuelle. Par exemple, on a produit une modélisation d’un site de terrain qui est ensuite utilisée dans des formations. C’est utile pour les étudiants qui n’ont pas pu participer à la campagne, ou pour documenter une zone avant qu’elle ne soit modifiée.

Aujourd’hui, j’ai envie de continuer à me former et à approfondir certaines thématiques. Il y a deux axes qui m’intéressent particulièrement :

  • D’abord, la haute précision à petite échelle, notamment en photogrammétrie. Je veux améliorer la qualité des relevés 3D, affiner les techniques de prise de vue, et comprendre comment détecter des microreliefs, des textures, des fissures.
  • Ensuite, le traitement de séries temporelles issues d’images satellites. J’aimerais réutiliser ce que j’ai appris à l’IRD pour suivre des dynamiques environnementales, comme l’érosion, la sédimentation ou les changements de couverture végétale.

 

Je suis aussi intéressé par la formation. J’aimerais proposer des modules ou des ateliers pour les doctorants et les chercheurs du labo, autour des outils SIG, de la photogrammétrie ou de la structuration des données. Je crois beaucoup à l’idée de transmission, surtout sur des sujets très techniques.