NEOGREEN

L’inlandsis groenlandais est considéré comme une sentinelle du changement climatique et montre des signes de réajustement accéléré à l’évolution du contexte climatique.

La hausse des températures favorise le recul de la calotte, qui fond à une vitesse inégalée depuis, au moins, l’ère des satellites et affectent la Terre entière par le biais d’un large éventail de processus de rétroaction et de schémas de téléconnexions climatiques. Cependant, nous ne savons toujours pas si le rétrécissement actuel des glaciers est sans précédent dans l’histoire géologique récente.

Dans ce contexte, NEOGREEN se concentrera sur deux zones libres de glace dans l’ouest du Groenland qui peuvent fournir des données essentielles sur le schéma spatio-temporel des avancées et des reculs glaciaires depuis le début du Néoglaciaire (4 derniers ka) : les marges occidentales du GrIS et une calotte glaciaire périphérique. On y trouve de nombreux enregistrements glaciaires, notamment des moraines, des surfaces polies et des blocs erratiques, qui peuvent être utilisés pour reconstituer les phases glaciaires passées. Dans ce but, nous appliquerons sur chaque site une approche de datation multiple combinant des techniques de datation absolue (exposition aux rayons cosmiques, OSL) et relative (marteau de Schmidt, lichénométrie).

Nous comparerons nos résultats sur la dynamique glaciaire passée avec les images satellites et aériennes disponibles, les anciennes photos et les données glaciologiques afin de déterminer si le récent retrait glaciaire dans l’ouest du Groenland constitue une réponse amplifiée du changement climatique en cours dans l’Arctique ou s’inscrit dans la variabilité climatique naturelle de la région. Les changements récents du paysage dans les terrains nouvellement exposés à la suite du retrait glaciaire seront également examinés à l’aide d’analyses de télédétection et de données de terrain afin de dévoiler le rôle du climat et du temps sur la colonisation de la végétation et la formation du sol. Cela peut donner un aperçu de la réponse potentielle des écosystèmes dans un futur Groenland plus chaud.